Cette semaine, la pièce de résistance de ce dossier de la revue Psychologie de mars 1982. Après les «quatre expériences sur les rats», la bande-dessinée sur la petite histoire de l’inhibition de l’action et le court article biographique présentant Laborit, voici l’entretien principal réalisé par Daniel Roumanoff et intitulé « De la molécule au comportement humain ».
Comme l’entretien fait 9 pages, je me contenterai de mentionner brièvement quelques idées par page, question de vous donner une petite idée de ce qui s’y discute. Mais lire l’entretien vaut le coup car on y trouve un Laborit plutôt véhément alors qu’il vient d’être réellement connu du grand public avec le film Mon oncle d’Amérique et que son labo, qui avait traversé des années difficiles financièrement, vient de repartir en grand, comme il l’explique dans la première page (cliquez sur les pages pour les lire).
On trouve ensuite, dans la deuxième page :
- pas « d’extrapolation » du biologique au social, mais des changements de niveaux d’organisation avec de multiples régulations;
- Laborit parle de ce qu’on appelle aujourd’hui les « propriétés émergentes » sans les nommer;
Dans la troisième page :
- le rôle de la mémoire et de l’apprentissage, du souvenir agréable ou désagréable, pour les émotions;
- sur le caractère global d’un individu et l’importance de son rapport à son environnement social;
- pourquoi il faut savoir que la plus grande partie de nos comportement sont inconscients dans le sens d’automatisés;
« J’ai abandonné la chirurgie en 1951-52. Je ne pourrais plus faire de médecine car, quand je verrais un malade, je ne pourrais plus lui enlever sa vésicule, son rectum ou son estomac en ignorant qu’autour il y a un organisme. J’aurais besoin de connaître son environnement social actuel, sa famille, son rôle professionnel, sa classe sociale. Ce qui l’environne et qu’il négocie tous les jours avec son vécu, comme disent les phénoménologistes, tout son passé. »
Dans la quatrième page :
- les discours logiques et les alibis langagiers qui recouvrent nos automatismes de pensée inconscients;
- sur le difficile rapport aux autres qui nous sont indispensables mais aussi plus nombreux;
- Laborit prône une distance et une relativisation par rapport aux automatismes de notre société;
- La structure sociale comme l’ensemble des relations entre ses éléments, les individus;
Dans la cinquième page :
- le désir qui découle de ce qu’on a mémorisé;
- l’établissement des dominances autour des objets gratifiants;
- pas « d’instinct de propriété » ou « de défense du territoire », seulement l’instinct de boire, manger, copuler, et les soins aux enfants qui en découlent (bref, « maintenir sa structure » dirait ailleurs Laborit);
Dans la sixième page :
- ce que Laborit reproche à la sociobiologie de Wilson : de passer directement du gène au social sans considérer le cerveau et sa plasticité;
- face aux dominances qui se construisent de plus en plus à partir de connaissances abstraites, le souhait de Laborit est d’informer les humains de la façon dont fonctionne ce cerveau pris dans ces systèmes de domination;
- la pilule anticonceptionnelle comme exemple de changement dans les relations sociales apportées par la pharmacologie;
Dans la septième page :
- sur la nécessité de trouver une façon d’avoir une autonomie économique dans une société marchande;
- Sur la nécessité d’une information généralisée, en commençant à apprendre à l’enseignant ce qu’il est ;
« J’ai été payé par la Marine jusqu’en 1974, tout en écrivant des bouquins révolutionnaires. J’aurais dû me faire envoyer en tôle. […] Moi, ce qui fait ma vie, c’est de lire ce que les autres font, d’associer cela de façon originale et de voir si la construction que je fais se confirme expérimentalement. Et j’ai des joies mais alors très, très profondes que j’abandonnerai difficilement. »
Dans la huitième page :
- Vers une société planétaire, et de la difficulté d’y parvenir de façon non autoritaire;
Dans la neuvième page :
- La plus belle hypothèse de travail peut être remise en question par des faits nouveaux;
- Sur la trajectoire de Laborit, de la chirurgie, à la réaction organique à l’agression chirurgicale, puis à l’agression psycho-sociale;
- Sur sa façon de faire de la recherche et d’être attentifs aux faits nouveaux qui apparaissent;
- Les patients perdus alors qu’il était chirurgien comme un aiguillon qui a motivé Laborit toute sa vie à chercher à comprendre le fonctionnement du vivant;
« Dire qu’on a compris, non. […] Mais on commence à distinguer les niveaux d’organisation. L’intéressant, c’est d’essayer de voir comment l’ensemble fonctionne. »
Bonjour,
Hier soir, j’ai téléchargé les documents (jpeg) de cette page, mais aussi ceux de la page
http://www.elogedelasuite.net/?p=2220
et j’ai rencontré un petit problème. Les téléchargements des documents 4, 5 et 6 viennent en remplacement des documents portant le même n° mais sur le dossier sur les thérapies corporelles : p=2220.
Pour faire plus simple, à chaque téléchargement, mon ordi me disait “voulez-vous remplacer le document déjà téléchargé ?”
Le problème ne se pose pas pour les autres jpeg.