Audio/La Colombe assassinée/Laboratoire Boucicaut

Laborit à «On efface tout et on recommence» avec Brigitte Vincent en 1991

Brigitte Vincent

Après l’émission de télé Ex-Libris de 1992 publiée il y a trois semaines et l’émission à Radio Libertaire de 1987 publiée la semaine dernière, je poursuis cette semaine avec un autre enregistrement du « lot de cassettes » envoyé par M. Patrice Faubert (que je remercie encore une fois). Il s’agit cette fois d’un entretien d’un peu plus de 23 minutes de Laborit avec Brigitte Vincent en 1991 pour l’émission « On efface tout et on recommence », sur France Inter.

La rencontre a eu lieu au laboratoire de Boucicaut dont Mme Vincent ne manque pas de décrire le caractère atypique, « au fond d’un hôpital, avec un escalier difficile à monter ». Laborit note d’ailleurs en début d’entrevue que ce laboratoire ne correspond pas à l’idée architecturale qu’il se fait d’un laboratoire de recherche et l’on sent ici sans doute une allusion au projet de laboratoire qu’il avait conçu avec son ami d’enfance architecte Edmond Peray et qui ne s’est jamais réalisé.

Brigitte Vincent explique qu’elle a voulu rencontrer Laborit suite à sa lecture, en 1987, de son livre La colombe assassinée, sur la violence et les différents types d’agressivité. La guerre du golfe fait d’ailleurs rage et Laborit ne pourra pas ne pas y faire allusion dans l’entrevue…

Une entrevue du reste très bien réalisée, avec la trame sonore de Mon oncle d’Amérique qui vient souvent la ponctuer, de même que la lecture d’un extrait évocateur de La colombe assassinée par Mme Vincent.

Laborit y rappelle que le type d’agressivité qu’on rencontre le plus souvent chez l’être humain n’est pas l’agressivité prédatrice (le lion qui mange la gazelle, ou le type qui achète un steak…), mais l’agressivité de compétition, pour le maintien des dominances : à l’intérieur des groupes humains, avec la « guerre économique », la course sans fin à la fabrication de toujours plus de marchandises; ou entre ceux-ci, comme les guerres que se livrent les États, où les gens vont se faire tuer des deux côtés pour le maintien des échelles hiérarchiques propre à chaque État…

Vers la fin de la rencontre, Laborit rappelle que la connaissance des comportements qu’apporte depuis quelques décennies à peine ce qu’on appelle aujourd’hui les sciences cognitives pourrait améliorer les rapports humains. Mais pour cela, insiste-t-il, il faudrait que ce soit diffusé dès le plus jeune âge au plus grand nombre, alors que l’école se contente le plus souvent de favoriser l’insertion de l’individu dans un monde marchand. Au lieu d’apprendre aux jeunes que derrière nos mots, il y a des mécanismes, ce qui ferait que lorsqu’on entendrait des expressions comme « guerre juste », on ne pourrait avoir qu’un sourire, un sourire attristé, conclut Laborit…

*
Je ne suis pas sûr de pouvoir mettre en ligne mon film pour le 18 mai comme annoncé. Je suis toujours à régler certains problèmes de format (étant charitable, je vous passe les détails…) et j’ai deux présentations à faire la semaine prochaine. Donc vendredi ou samedi le 21 mai semble plus réaliste. Et puis le 21 mai, ce sera aussi une date symbolique, celle de l’aniversaire, jour pour jour, de la première année et demie d’existence de ce site lancé le 21 novembre 2014 ! 😉 Merci de votre compréhension…

2 réflexions sur “Laborit à «On efface tout et on recommence» avec Brigitte Vincent en 1991

Répondre à Vincent BENOIT Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *