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Laborit au “bon plaisir de Michel Ragon”, et son fonds référencé sur le Net !

En ces temps difficiles de confinement, je suis heureux de vous proposer aujourd’hui de quoi vous mettre sous la dent. Deux documents à explorer donc, un sonore et un écrit, question de ne pas trop être en inhibition de l’action

À la fin du mois de mars dernier, le jour même de mon anniversaire, j’ai reçu un beau cadeau de Gabriel Manikowski, qui n’en était pas à son premier d’ailleurs (voir ma dernière publication début 2020 ou celle-ci). Dans son courriel, il m’écrit :

« J’ai eu la surprise d’entendre Henri Laborit, à minuit passée, à la radio sur France Culture, la nuit du dimanche 22 mars au lundi 23, à  l’occasion de la rediffusion d’une émission du 19 janvier 1985 !

Au cours de cette émission “Le bon plaisir” consacrée à Michel RAGON, décédé au mois de février dernier, celui-ci avait invité plusieurs interlocuteurs dont Laborit, qu’il rencontrait semble-t-il pour la première fois.

Michel Ragon, était écrivain, historien et critique d’art et d’architecture, proche du milieu anarchiste et prolétarien, et vendéen comme Laborit.

Le lien pour réécouter/télécharger l’émission : https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/le-bon-plaisir-michel-ragon-1ere-diffusion-19011985

Henri Laborit intervient après la 58ème minute pendant environ 15 minutes. »

Ragon raconte que c’est l’urbanisme d’abord qui lui a fait connaître Laborit, celui-ci ayant enseigné à Vincennes la « bio-psycho-sociologie urbaine » à des étudiants en urbanisme. Cela avait donné en 1971 l’ouvrage L’homme et la ville, de Laborit (Ragon, lui, a publié en 1975 L’Homme et les villes).

S’ensuit un échange sur la spécificité des sciences biologiques de l’être humain versus les sciences physiques, et comment les premières ont été négligées par rapport aux secondes.

Ragon fait ensuite des liens entre ce que dit Laborit et sa propre conception du pouvoir qui se reflète dans l’architecture et l’urbanisme. Ce qui amène Laborit à raconter son voyage dans le Pacifique Sud déjà évoqué ici. Comme le résume alors Ragon, c’est autant l’être humain qui fait l’architecture que l’architecture nous « fait » et façonne plusieurs de nos comportements.

Et Ragon raconte ensuite que c’est en entendant Laborit se définir comme vendéen qu’il s’est trouvé une autre forte affinité avec lui. Ce qui amène Laborit à parler de ce caractère « flibustier » qui l’a caractérisé tout au long de ses recherches. Et à conclure que la multidisciplinarité est également un autre aspect de leurs travaux respectifs où ils se rejoignent beaucoup.

Je me suis alors rappelé (avec l’aide du moteur de recherche d’Éloge de la suite…) que j’avais publié en 2016 l’enregistrement d’un autre « bon plaisir », celui-là consacré entièrement à Henri Laborit et à ses ami.es ! Sorti en avril 1989, donc quatre ans après celui sur Ragon, on y retrouve ce dernier qui intervient dans la dernière demi-heure de cette émission de trois heures. Cela donne lieu à une intéressante discussion sur le caractère libertaire méconnu des vendéens et Ragon rappelle d’ailleurs que lui et Laborit avaient tous deux participé à l’aventure de Radio-Libertaire.

* * *

Ce qui me fait toujours plaisir avec ce site, c’est l’impression qu’il est devenu une sorte de lieu de signalement de tout ce qui sort sur Laborit dans les médias. À preuve, je recevais quelques jours plus tard un courriel cette fois de Pierre Ferreri qui me signalait lui aussi l’intervention de Laborit au « bon plaisir de Michel Ragon ». Et quelques jours plus tard, dans un autre courriel, quelque chose dont je n’avais, cette fois, pas entendu parlé et qui m’a fait chaud au cœur :

« Je voulais aussi vous signaler que tout le fonds Henri Laborit de l’Université de Créteil est en cours de “signalement”, c’est à dire de référencement internet complet sur site universitaire spécialisé. Toutes les précisions sur l’ensemble des documents référencé dans le fonds seront ainsi accessibles sur portail  internet. Le travail déjà engagé est assez incroyable.

Voici le lien d’accès vers le travail déjà fait : http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-3380 ».

Un immense merci, donc, à Pierre Ferreri pour cette annonce qui indique que l’œuvre de Laborit semble recevoir toute l’attention qu’elle mérite ! Et qui n’est pas sans me rappeler certaines émotions vécues lors de mon passage à l’Université de Créteil en juillet 2012

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